L’effroi renversé
Noemi (33 ans)
Circulaire – Janvier 2023
Lors de la dernière réunion interne que nous avons pu organiser en ligne en tant qu’OCG, mon papa nous a à nouveau remis une grande clé (une parmi tant d’autres J). A la fin de son message, il nous a expliqué ce que craignent les « grands » de cette terre (c’est-à-dire les « élites », par exemple de la finance, de la guerre, de l’industrie pharmaceutique, de l’éducation, etc.) Tu sais de quoi ils ont peur ? Ils ont peur exactement des mêmes choses que « nous, les petits ». Tu imagines ce que cela signifie ? Ils ont les mêmes peurs, les mêmes besoins, les mêmes soucis, les mêmes tendances que nous ! Cela signifie qu’ils ne sont pas aussi « infaillibles » et « forts » qu’on le pense et qu’on l’imagine de l’extérieur. C’est une énorme prise de conscience… Sais-tu pourquoi je te raconte cela ? C’est dans une situation de tous les jours que j’ai commencé à comprendre plus profondément cette affirmation et à l’appliquer à une échelle plus petite :
J’étais à l’école maternelle et je décorais avec Arnold (4 ans) son sac en tissu. Quand nous avons terminé, Arnold a voulu me montrer un beau petit livre du casier des livres. Lorsque j’ai levé les yeux de l’histoire, un autre garçon était à nos pieds avec un livre. Il a ri bizarrement et m’a dit de regarder. J’ai eu le souffle coupé en voyant le livre et, par réflexe, je l’ai fermé devant lui en demandant ce que cela voulait dire et ce qu’il était en train de regarder. Mon estomac s’est presque retourné, il avait un livre dans lequel les organes génitaux humains étaient représentés en grand sur presque toute une page. Sous le choc, j’ai demandé à l’enseignante ce que cela voulait dire. Elle a expliqué que le livre venait de la bibliothèque et qu’elle ne savait pas de quel genre de livre il s’agissait (la couverture et le titre étaient tellement anodins que cela ne se voyait pas sur le livre). L’enseignante a fini par dire : « L’enfant avait voulu le livre, elle ne pouvait donc pas faire grand-chose. » Je balbutiai encore quelques mots, exprimai mon choc et rentrai chez moi, le cœur lourd. Je ne pouvais que pleurer de douleur et de détresse. Intérieurement, tout criait en moi : « Que fait un tel livre avec des enfants de quatre ou cinq ans ? Que fait-on avec les enfants ? », etc. J’ai alors réfléchi devant le Seigneur à ce que je devais faire, car je sentais que le poids sur moi n’était pas encore parti et que je ne pouvais pas simplement me taire face à ce que j’avais vu. Mais que devais-je faire ?
C’est à ce moment-là que la clé mentionnée plus haut m’est devenue précieuse et que j’ai réalisé que je ne devais pas avoir peur de m’élever contre cela et de prendre position ! La plupart des gens se taisent par peur, mais l’enseignante est « faite du même bois » que moi. C’est pourquoi je peux lui en parler ouvertement et honnêtement, avec vérité et clarté, sans crainte. Cela aura de l’effet si je reviens intentionnellement vers elle et lui parle de la situation qui s’est produite. Le lendemain matin, je suis donc retournée voir l’enseignante et je lui ai dit gentiment que j’étais toujours perturbée par cet incident avec le livre. Nous avons ensuite parlé plus longuement et elle était elle-même énervée que ce livre soit fait de manière si perfide et qu’on ne remarque pas de l’extérieur ce qu’il contient. J’ai pu prendre position calmement et avec autorité, décrire ma souffrance et montrer que je voulais être impliquée dans ce thème si quelque chose devait être fait dans ce sens en classe. A la fin, elle m’a dit qu’elle voulait elle-même aller voir la responsable de la bibliothèque et intervenir pour que ce livre soit retiré de l’étagère et, bien sûr, elle a immédiatement retiré ce livre de la salle de classe.
Cette situation m’a beaucoup aidée à comprendre et à appliquer plus profondément ce que j’ai entendu dans le dernier message : il s’agit d’inverser toute peur, tout « sentiment d’impuissance et de petitesse », de s’élever et d’être LUMIÈRE, SEL, VÉRITÉ, HONNÊTÉ, CLARTÉ et JUSTICE, où que nous soyons ! Nous craignons toujours rapidement d’être cela, donc ils (les grands/puissants) craignent par conséquent que nous SOYONS CELA ! C’EST CELA LEUR GRAND EFFROI ! Alors soyons ensemble cet effroi pour eux, afin que ce ne soit plus NOUS qui perdions courage dans tous les défis de ce siècle, mais EUX ! Pour que la création qui souffre soit libérée de sa détresse et des griffes du mal ! C’est ce que je souhaite et ce que je veux encore vivre !
De tout cœur,
Noemi
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